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Les Mares

Le territoire de la Communauté de Communes Roumois-Seine est constitué à 77% d’espaces agricoles, à 14% d’espaces forestiers et à 0,1% de plans d’eau (le reste correspond à des zones urbanisées) (Plui, 2022).

Les plans d’eau peuvent être des étangs qui sont généralement des surfaces de plus de 5000m² et des profondeurs de plus de 2 mètres, à l’inverse des mares qui n’excèdent pas ces surfaces et profondeurs (Sajatoli B. et Dutilleul C., 2001).

Ces mares ne représentent qu’une infime partie du territoire et pourtant elles ont une énorme importance en ce qui concerne la biodiversité, l’hydrologie et même le climat mais celles-ci sont menacées.
Sur le dernier siècle, en ex « Haute-Normandie » 90% des mares du territoire ont disparu. Pourquoi cela ? : Parce-que les usages ont changé, les espaces ruraux ont maintenant l’eau courante et avec la mécanisation et la modernisation de l’agriculture, l’utilisation de l’eau de mare pour arroser le jardin ou abreuver le bétail n’est plus une nécessité. Donc ces mares ayant perdu leur utilité ont été abandonnées ou remblayées. Et via leur disparition ce sont toutes leurs
fonctionnalités que nous perdons.

En effet, les mares sont multitâches, elles ont différents rôles :

Un rôle climatique :

  •  Ce sont des îlots de fraîcheur en été grâce à des phénomènes d’évaporation
  • Elles stockent du carbone à travers les végétaux se dégradant lentement dans la mare (donc ne restituant pas leur carbone à l’atmosphère)
  • Elles jouent un double rôle climatique et hydraulique : par la présence d’eau en cas de sécheresse

Un rôle hydrologique :

  • A travers le stockage de trop plein d’eau
  • L’épuration des eaux grâce à des végétaux permettant la dégradation de certains polluants

Un rôle biologique puisqu’elles sont des réservoirs de biodiversité pour les espèces inféodées à ces milieux :

  • En effet les mares sont un des habitats des amphibiens, des reptiles, des mollusques et des insectes inféodés à ces milieux : comme les libellules mais également toute une panoplie d’insectes aquatiques (la notonecte qui semble nager à l’envers, le gerris qui semble patiner sur la mare et bien d’autres…) et de végétaux.

 

 

©Atelier Nature & Territoires – https://www.atelier-nature-et-territoires.fr

Il est donc nécessaire d’agir en faveur des mares pour les préserver ! Pour cela il faut connaître ces mares : il faut savoir où elles se trouvent et diagnostiquer leurs états de fonctionnement à travers deux questions principales : 

  • Cette mare est-elle en réseau avec d’autres mares pour permettre le déplacement des espèces d’une mare à une autre ?
  •  Cet habitat est-il favorable pour les espèces inféodées ? C’est-à-dire permet-il l’alimentation, la reproduction, et offre-t-il une zone de repos et une zone de développement pour ces espèces ?

 

Un programme de consultation des municipalités est en cours, si vous souhaitez nous aider à recenser les mares n’hésitez pas ! Des animations seront aussi organisées à destination des élus et du public pour valoriser ces milieux que représentent les mares

Comment reconnecter les mares ?

Prioritairement il faut agir sur les mares déjà en place. Si par exemple une mare située entre 2 autres a du potentiel mais qu’en l’état elle ne représente pas une étape pour les espèces car par exemple : elle est trop envasée et donc a une faible hauteur d’eau ou bien si celle-ci est trop ombragée, une restauration peut être envisagée pour permettre la colonisation ou recolonisation par des espèces d’amphibiens, d’insectes, de végétaux. Afin de suivre l’impact des travaux, des
suivis en ce qui concerne la végétation, les amphibiens et les libellules seront effectués avant travaux et après travaux.

 

Ensuite si 2 mares sont trop distantes l’une de l’autre, par exemple d’1km il peut être envisagé de créer une mare à mi-chemin soit à 500 m afin de permettre aux espèces ayant une faible capacité de déplacement d’aller d’une mare à l’autre.

 

Nous aider au recensement

C’est dans le cadre de tous ces enjeux que représentent les mares, que la Communauté de Communes, dans un but de l’amélioration de la prise en compte de la biodiversité sur son territoire, souhaite actualiser la connaissance concernant les mares. Une connaissance plus fine des mares de son territoire permettra d’identifier les enjeux de chacune des mares et de sélectionner 20 mares qui profiteront d’une restauration dans le cadre du CTEC. Un programme de consultation des citoyens est en cours, des animations seront organisées à destination du public.

 

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Pour plus d’infos sur le CTEC et nous aider au recensement des mares : https://www.roumoiseine.fr/vivre-sur-le-territoire/ruissellement/mares/

 

Pour finir, quelques recommandations pour préserver les mares :

o Ne pas introduire de canards ou de poissons car ces voraces dévorent de
nombreuses larves se développant dans l’eau comme les têtards ou les larves de
libellules

o De même, attention, lorsque le bétail a accès à la mare il faut éviter leur présence
sur l’ensemble de celle-ci car ils perturbent énormément le milieu et empêchent
l’installation de la faune comme des grenouilles et des libellules

o Il faut laisser la végétation aquatique autour de la mare, ne pas trop l’entretenir,
juste rouvrir un peu les alentours pour qu’il y ait un peu de lumière sur la mare
et puis si celle-ci a une trop grosse hauteur de vase des travaux de restauration
peuvent être envisagés

 

Pour aller plus loin : PRAM Normandie

 

Bibliographie :

– Sajaloli B. et Dutilleul C.,2001 : « Les mares, des potentialités environnementales à revaloriser – PNRZH ». Sajaoli B. et Dutilleul C., ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. Agences de l’eau et BRGM, 2001.

– Plui 2022 : « Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, diagnostic stratégique et
enjeux », Communauté de Communes Roumois-Seine, 2022.